De la difficulté de devenir un territoire innovant
Par Pierre BATTINI
ARTICLE PRESENTE AU 3EME COLLOQUE – COLLEGE PROVINCIAL DU BRABANT WALLON – 28 NOVEMBRE 2011
La crĂ©ation des PĂ´les de CompĂ©titivitĂ© qui sont de vĂ©ritables « territoires intelligents » pourra t elle dĂ©boucher sur les « territoires innovants »? Dans cet article on suivra le fil directeur suivant:
Etat des lieux en France des territoires dits innovants, RĂ©seaux sociaux et territoires innovants : les acteurs, anciens et nouveaux, Deux exemples de « Valorisation des territoires par l’innovation »: Plaine Commune
(département 93) et Région Auvergne.
1 – La France est un pays qui excelle dans la crĂ©ation de structures nouvelles censĂ©es rĂ©soudre les problèmes lancinants qui se reposent toujours sans qu’on puisse apporter une ou des rĂ©ponses pertinentes et dĂ©finitives. La liste ci-après constitue un bel exemple d’imagination – ou d’imitation – et d’obstination sans que les problèmes aient Ă©tĂ©, Ă ce jour, rĂ©solus pour tout ou partie.
La DATAR, DĂ©lĂ©gation Ă l’AmĂ©nagement du Territoire et Ă l’action RĂ©gionale, crĂ©Ă©e en 1963 par G. Pompidou et Olivier Guichard – structure toujours vivante – est une administration chargĂ©e de prĂ©parer les orientations ainsi que de mettre en Ĺ“uvre la politique nationale d’amĂ©nagement du territoire, incluant par exemple la rĂ©solution de l’Ă©quation « Paris et le dĂ©sert français »!
De 2005 Ă 2009 elle a Ă©tĂ© dĂ©baptisĂ©e pour prendre le nom de DĂ©lĂ©gation interministĂ©rielle Ă l’amĂ©nagement et Ă la compĂ©titivitĂ© des territoires – DIACT – avant de retrouver sa dĂ©nomination antĂ©rieure. La nouvelle DATAR a un champ d’action plus large que l’ancienne : elle inclut dĂ©sormais l’attractivitĂ© et la compĂ©titivitĂ© du territoire national tout en poursuivant une politique de solidaritĂ© envers les zones fragiles ou excentrĂ©es. Trois Ă©tapes dans l’amĂ©nagement du territoire : la crĂ©ation des systèmes productif local – SPL, des PĂ´les de CompĂ©titivitĂ© et celle des grappes d’entreprises.
La notion de Système productif local (SPL), ou parfois Système local de production, dĂ©rive des travaux consacrĂ©s aux districts industriels d’A. Marshall (1) et de ses successeurs. Dans ce champ, l’étude de l’organisation des tissus socio-Ă©conomiques ainsi que des phĂ©nomènes d’agglomĂ©rations spatiales ont engendrĂ© un grand nombre de notions (districts industriels, grappes d’entreprises, clusters, tissus d’entreprises). Cette diversitĂ© souligne l’importance du phĂ©nomène.
Au moins trois axes semblent Ă mĂŞme de caractĂ©riser les dynamiques internes de l’ensemble des notions abordĂ©es:
• ce sont des aires spatiales délimitées par des frontières naturelles qui peuvent être politiques ou culturelles,
• à l’intérieur de celles-ci, l’activité concerne une ou plusieurs industries attachées,
• l’activité économique, à savoir les résultats sous forme de produits et d’innovations, devrait dépasser de façon significative le niveau qui pourrait être attendu au regard des circonstances exogènes données (présence de matières premières, activité économique ne dépendant pas de l’industrie considérée, firmes concurrentes extérieures au système productif localisé).
Pour la DATAR la définition des SPL recouvre :
« une organisation productive particulière localisĂ©e sur un territoire correspondant gĂ©nĂ©ralement Ă un bassin d’emploi. Cette organisation fonctionne comme un rĂ©seau d’interdĂ©pendances constituĂ©es d’unitĂ©s productives ayant des activitĂ©s similaires ou complĂ©mentaires qui se divisent le travail (entreprises de production ou de services, centres de recherche, organismes de formation, centres de transfert et de veille technologique, etc.) » .
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